Le nouveau cadre professionnel vise à rendre justice aux races municipales et à renforcer la position de la « Kasaba » au Maroc

Alors que le secteur de l’élevage au Maroc est en pleine mutation, plusieurs éleveurs marocains s’apprêtent à annoncer la création d’une nouvelle association nationale dédiée exclusivement à la défense des races locales et autochtones, en réponse aux défis qui pèsent sur l’avenir de ces espèces locales.
Ces éleveurs travaillent sur ce projet depuis des mois, avec la formation d’un comité préparatoire chargé de mener des consultations au niveau national avec les acteurs de terrain, dans le but d’annoncer la naissance de cet organisme le 8 août sous le nom de « Association Nationale des Eleveurs Municipaux ».
Protéger les races pures de l’extinction
Ce nouveau cadre professionnel vise à préserver et à développer les races communales disséminées dans les différentes régions du Royaume, telles que la race atlantique, la race orientale, la race méridionale, et d’autres dans le Nord et le Sahara. Ces races sont restées en dehors des programmes officiels d’encadrement gouvernemental et professionnel, selon les organisateurs du projet.
À cet égard, les membres du comité préparatoire ont souligné la nécessité d’une action urgente pour protéger ces races de l’extinction ou de l’hybridation, en insistant sur le fait que l’association ne vise pas à concurrencer les organismes existants, tels que l’Association nationale des éleveurs d’ovins et de caprins, mais cherche à travailler dans le cadre d’une spécialisation complémentaire qui se concentre exclusivement sur les races communales.
Dans le cadre de la restructuration du cheptel national
Ce mouvement intervient à un moment où le Maroc connaît un large débat sur les moyens de promouvoir le secteur de l’élevage, notamment en raison de la diminution du cheptel national au cours des dernières années. Il s’inscrit également dans le cadre des programmes agricoles lancés par l’État, qui se concentrent en partie sur le soutien au secteur de l’élevage, en plus des directives royales qui ont inclus ce domaine.
Vers une reconnaissance officielle des races locales
Haddou Khissi, responsable du comité préparatoire, a expliqué que l’association a pour objectif d’encadrer et de former les éleveurs et de faire pression pour que l’État reconnaisse officiellement les races locales. Elle cherche également à améliorer l’élevage et à renforcer les capacités de reproduction des races qui ne sont pas incluses dans le registre génétique supervisé par le ministère de l’agriculture.
L’un des objectifs de l’association est de susciter l’intérêt des responsables pour ces races, qu’il s’agisse de chèvres ou de moutons, a indiqué M. Khissi, en précisant que la productivité élevée de ces races les qualifie pour être un choix stratégique pour les éleveurs marocains, malgré l’exclusion involontaire dont elles ont fait l’objet pendant de longues périodes.
Soutien direct et approche sur le terrain
L’association complétera le travail d’autres cadres professionnels, mais se concentrera spécifiquement sur les races municipales, a déclaré Marwan Al Mitqi, coordinateur national du projet, ajoutant que l’association sera une extension complémentaire du travail d’autres cadres professionnels. Elle s’efforcera de fournir les conditions appropriées pour la durabilité de ces espèces, y compris les soins vétérinaires et la fourniture de fourrage, tout en mettant l’accent sur le rôle du berger en tant que pivot clé dans ce nouveau système.
Le projet repose sur la conviction que les éleveurs eux-mêmes doivent participer à l’élaboration de l’avenir du secteur, car ils sont considérés comme les principaux moteurs du système d’élevage, capables d’orienter les politiques pour garantir une plus grande productivité et une plus grande diversité environnementale et économique, a-t-il déclaré.