Poutine, Trump et Zelensky : Les enjeux du sommet historique en Alaska
À quelques heures de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, les observateurs s’interrogent sur les objectifs de chacun et sur les conséquences de ce sommet sur le cours de la guerre en Ukraine.
Que veut Poutine ?
Pour le Kremlin, la simple tenue du sommet est une victoire diplomatique, comme l’a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L’objectif déclaré de Moscou est de parvenir à un cessez-le-feu qui lui garantisse le contrôle des régions partiellement occupées : Donetsk, Lougansk, Zaporizhia et Kherson, ainsi que la Crimée, annexée en 2014, tout en forçant Kiev à renoncer à adhérer à l’OTAN et à cesser de recevoir des armes occidentales.
Les experts estiment que Trump pourrait faire pencher la balance des négociations s’il imposait son propre rythme aux pourparlers.
Que fait Trump ?
Le président américain insiste sur le fait qu’il veut « arrêter le massacre » et se présente comme un artisan de la paix. Mettre fin au conflit le plus meurtrier qu’ait connu l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale pourrait, selon lui, consolider son éligibilité au prix Nobel de la paix.
Trump évoque la possibilité d’un « échange » de territoires et prévoit, en cas de succès du sommet, d’inviter Zelensky à des discussions trilatérales. Cependant. On estime que la réunion a 25 % de chances d’échouer.
Les craintes et les aspirations de l’Ukraine
Kiev craint que tout accord rapide n’entraîne des concessions territoriales, tandis que les alliés européens insistent pour que les discussions se limitent à un cessez-le-feu sans aborder la question des frontières.
Pour M. Zielinski, le scénario idéal serait que la réunion de vendredi n’aboutisse à aucun accord, ce qui permettrait d’imposer de nouvelles sanctions à Moscou.
Pourquoi l’Alaska ?
Anchorage a été choisi en raison de sa proximité géographique avec la Russie via le détroit de Béring, ce qui permet à M. Poutine – qui est recherché par la Cour pénale internationale – d’éviter de passer par des pays tiers.
La base militaire d’Elmendorf-Richardson offre un environnement sécurisé et fermé. Historiquement symbolique, l’Alaska était un territoire russe vendu aux États-Unis au XIXe siècle et a joué un rôle stratégique lors de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre froide.
