Économie : Huit axes pour soutenir le décollage du Maroc

Dans un contexte économique mondial volatil et des défis sociaux croissants, l’Association des économistes indépendants (AIE) a appelé à l’adoption d’un projet de loi de finances 2026 ambitieux et équilibré, visant à renforcer l’État social, à protéger le pouvoir d’achat et à encourager l’investissement privé, tout en maintenant le cap du décollage économique et en assurant la cohésion sociale.

Des indicateurs économiques positifs mais…

D’ici 2025, l’Association s’attend à ce que le Maroc atteigne un taux de croissance de 4,5 %, avec une inflation inférieure à 1 % et un faible taux de chômage.
Malgré ces chiffres positifs, elle prévient que les fluctuations des prix mondiaux et l’incertitude concernant les récoltes agricoles pourraient affecter le rythme de la croissance, ce qui nécessite un renforcement de la résistance interne aux chocs extérieurs.

1. Renforcer l’État social

• Réviser les conditions pour bénéficier d’une aide directe par le biais du registre social unifié.
• Extension de la couverture santé aux travailleurs saisonniers.
• Doubler les allocations pour les personnes handicapées.
• Réformer les systèmes de retraite et améliorer la coordination entre les fonds de protection sociale et les institutions de santé.

2. Soutenir le pouvoir d’achat

• Poursuivre la réforme de l’impôt sur le revenu tout en renforçant sa progressivité.
• Introduire des déductions fiscales pour les frais de scolarité.
• Lutter contre la spéculation sur les prix de la viande.
• Renforcer les mécanismes d’épargne tels que : PEE, PEL et Plan d’éducation.

3. Le développement rural

• Structurer le secteur laitier.
• Diversifier les sources de revenus grâce au tourisme et au développement local.
• Réduire le coût de l’accès à l’internet.
• Encourager la création de coopératives de production agricole.

4. Réduire les disparités spatiales

• Lancement de nouveaux programmes dans les domaines de la santé, de l’éducation et des infrastructures.
• Création de l’Observatoire national du développement des territoires (ONDT) pour suivre les déséquilibres régionaux et orienter les politiques publiques.

5. Créer des emplois de qualité

• Examen des programmes d’inclusion, de motivation et de réadaptation.
• Renforcer le soutien à l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC).
• Octroi d’exonérations fiscales aux opérateurs du secteur structuré.
• Lancer des programmes écologiques comprenant le boisement, la création de ceintures vertes et la réduction de l’utilisation des matières plastiques.

6. Catalyser l’initiative privée

• Rendre pleinement opérationnelle la charte d’investissement.
• Revoir le système de l’autoentrepreneur avec des plafonds plus élevés.
• Soutenir les entreprises innovantes en collaboration avec les centres de recherche scientifique.

7. Diversifier les sources de financement de l’État

• Réexamen des dépenses fiscales.
• Augmenter la part de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) allouée aux autorités locales.
• Améliorer la gestion du parc immobilier public.
• Permettre aux entités de créer des sociétés immobilières ou de percevoir des droits pour les activités minières.

8. Poursuivre l’investissement public

• Donner la priorité aux projets liés à la Coupe du monde 2030.
• Promouvoir les investissements dans les secteurs de l’eau et de l’énergie.
• Développer les partenariats public-privé.
• Mettre en place un comité indépendant chargé d’évaluer la viabilité des finances publiques.

Vers un décollage économique et social intégré

L’Association des économistes indépendants affirme que l’objectif est de maintenir le cap du décollage économique, tout en assurant un développement global et la cohésion sociale, en rationalisant les dépenses, en améliorant la transparence fiscale et en élargissant la participation des communautés locales, tout en adhérant aux directives royales en faveur d’un modèle de développement plus inclusif et plus durable.