Le pape Léon XIV entame sa première tournée à l’étranger, en Turquie et au Liban.

Le pape Léon XIV entamera jeudi sa première tournée à l’étranger depuis son accession au pontificat. Il se rendra en Turquie puis au Liban pour une visite de six jours, du 27 novembre au 2 décembre, dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, berceau de la chrétienté.
Un message de paix et de dialogue dans une région troublée
Cette tournée est le premier engagement international du pontife, qui est plus discret que son prédécesseur, le pape François, et qui se concentre clairement sur la promotion du dialogue interconfessionnel et l’appel à l’extinction des conflits dans une région où la présence chrétienne ne cesse de décliner.
Lors de sa première étape en Turquie, le pape commémorera le 1700e anniversaire du concile de Nicée (325 après J.-C.), au cours duquel le « Credo » universel a été établi, ce qui a ravivé l’espoir de faire progresser l’unité des chrétiens.
Le Liban entre l’attente et l’espoir
La visite à Beyrouth coïncide avec une crise qui dure depuis 2019, de l’effondrement économique et la perturbation des services publics, à l’explosion du port de Beyrouth en 2020, en passant par les conséquences de la récente guerre avec Israël. Vincent Gillot, directeur du bureau Liban et Syrie de l’organisation catholique Orient Action, a déclaré à l’AFP : « Les Libanais sont aujourd’hui fatigués, ils attendent une parole de vérité de la part de la classe politique, mais ils attendent aussi des actes concrets et forts. »
L’ambassadeur du Liban auprès du Saint-Siège, Fadi Assaf, a déclaré que la visite « mettra en lumière les difficultés que connaît le Liban » et ravivera les espoirs d’une percée politique et économique. Sur le terrain, les préparatifs sont en cours dans les villes et sur les routes que traversera le cortège du pape, qu’il s’agisse de réhabiliter les routes, d’élever ses portraits ou de brandir des banderoles sur lesquelles on peut lire « Le Liban veut la paix ». Dans un rapport publié la semaine dernière, Orient Action a estimé les arriérés dus aux organisations caritatives par l’État libanais à environ 150 millions de dollars.
Messe et prières commémoratives
Le programme de la visite à Beyrouth prévoit une longue rencontre avec les jeunes, une messe en plein air avec une participation attendue de 100 000 personnes, ainsi qu’une prière silencieuse près du port de Beyrouth pour se souvenir de l’explosion de 2020 qui a tué 229 personnes et détruit de vastes quartiers. Le responsable du Centre d’information catholique au Liban, Abdo Abou Kassem, confirme que le pape souhaite une rencontre inclusive et multiconfessionnelle dans le centre de Beyrouth, afin de souligner la spécificité du modèle libanais en tant que « pont entre l’Orient et l’Occident ».
Turquie : Établir le dialogue avec l’islam et relancer l’œcuménisme
À Istanbul, le pape consacrera sa vision du dialogue avec l’islam en rencontrant le président Recep Tayyip Erdogan et en visitant la Mosquée bleue. Sur le plan œcuménique, l’anniversaire du Concile de Nicée est à l’ordre du jour, à l’invitation du patriarche Bartholomée Ier (Patriarcat de Constantinople), dans un contexte d’intensification des différends entre l’Europe et la Russie à propos de la guerre en Ukraine. Sur les rives du lac Iznik (l’ancienne Nicée), dans la province de Bursa, le pape tiendra vendredi une cérémonie de prière conjointe avec des prêtres des églises orthodoxes, une étape à laquelle devait assister le pape François, décédé en avril.
Le concile de Nicée est considéré comme un moment fondateur de l’histoire de l’Église, réunissant quelque 300 évêques de tout l’Empire romain pour codifier les principes de la foi chrétienne qui resteront un point de référence universel pour l’Église.



