Al-Sakkouri : L’intelligence artificielle va remodeler la relation de la société avec le temps de travail

Genève – vendredi 13 juin 2025 | 12:31
Le ministre de l’inclusion économique, de la microentreprise, de l’emploi et des compétences, Mohamed Sakkoury, a déclaré que l’intelligence artificielle (IA) transformera profondément la relation des sociétés avec le concept de temps de travail, notant que ce changement poussera de plus en plus de personnes, en particulier les jeunes, vers des modèles de travail flexibles et l’auto-emploi, selon le ministre de l’inclusion économique, de la microentreprise, de l’emploi et des compétences.
Cette déclaration a été faite lors de l’intervention de M. Al Sakkouri au cours d’une session de dialogue organisée par le forum annuel de l’Alliance mondiale pour la justice sociale (GASJ) sous le thème « La justice sociale : un défi pour l’Europe ». « Le moteur du changement : L’intelligence artificielle au service de l’impact social » en marge de la 113ème session de la Conférence internationale du travail qui s’est tenue à Genève du 2 au 13 juin.
Le travail n’est plus lié à un modèle traditionnel
« Les changements induits par l’IA génèrent de nouveaux modèles de travail en freelance qui ne nécessitent pas nécessairement de gros capitaux pour démarrer », a-t-il déclaré, notant que les individus sont de plus en plus disposés à restructurer leur relation avec leur temps professionnel, en optant pour le multitâche plutôt que pour l’emploi traditionnel.
Ce phénomène est mis en évidence par le développement de l’IA générative, qui soit accroît la valeur d’un poste de travail en exigeant des compétences avancées, soit rend les tâches automatisables, ce qui nécessite une redistribution équitable et efficace des ressources humaines.
Une opportunité de progrès pour les pays en développement
Le ministre a souligné que l’IA n’est pas seulement un défi technique ou économique, mais aussi un défi sociétal en profondeur, en particulier pour les pays en développement qui peuvent l’exploiter comme une opportunité de contourner les étapes traditionnelles des voies de développement, à condition qu’ils fournissent un système éducatif qui produit des compétences flexibles et un cadre juridique qui permet un travail flexible et incite à la créativité et à l’esprit d’entreprise.
Dans ce contexte, M. Al Sukkouri a prédit que les 15 prochaines années verront une croissance significative du travail indépendant, qui atteindra entre 30 et 40 % de la main-d’œuvre totale, précisant que l’IA sera le principal moteur de cette dynamique.
Plaidoyer pour une gouvernance mondiale et éthique
Le ministre a également appelé à la mise en place d’un système mondial de gouvernance de l’IAqui garantisse que son développement soit orienté vers des objectifs de développement inclusifs, en particulier dans les pays les moins développés. Il a également souligné l’importance d’intégrer la dimension éthique dans le développement de cette technologie, par le biais d’une coordination multilatérale qui reflète les intérêts de tous les acteurs internationaux.
Les participants, dont la directrice générale adjointe de l’OIT Celeste Drake, ont discuté des différents défis et opportunités liés à l’utilisation de l’IA dans les secteurs public et privé, et ont souligné la nécessité de nouveaux mécanismes de suivi et d’évaluation pour garantir une utilisation responsable de la technologie.
Les engagements pris après le sommet de Paris se poursuivent
La discussion s’est appuyée sur les résultats du sommet sur l’IA et le travail qui s’est tenu à Paris en février 2025, qui a vu le lancement du réseau de l’Observatoire de l’IA et du travail, ainsi que des engagements internationaux renouvelés pour promouvoir l’agenda social associé à la technologie et garantir son utilisation au service du développement humain et de la justice sociale.