Économie et affaires

Céréales : Un rapport américain confirme la position du Maroc parmi les premiers importateurs mondiaux

Le dernier rapport du Département américain de l’agriculture (USDA) montre que la dépendance du Maroc à l’égard des céréales importées augmente d’année en année, en particulier en ce qui concerne le blé, le maïs et l’orge. En raison des années de sécheresse successives, des niveaux de consommation élevés et des besoins croissants du secteur de l’élevage, les importations du Royaume pour ces produits ont bondi à des niveaux élevés, avec environ 10,5 millions de tonnes de blé qui devraient être importées au cours de la saison 2026-2025, ainsi qu’une hausse continue des achats de maïs, solidifiant la position du Maroc comme l’un des plus grands importateurs de céréales dans le monde, dans un contexte où la demande nord-africaine connaît une forte croissance.

En ce qui concerne l’orge, le Maroc reste également un importateur régulier de cette denrée de base pour l’alimentation des ovins.

Le Maroc réduit ses importations globales, mais avec des différences significatives entre les céréales

Selon les données de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL), le Maroc a importé un total de 5,8 millions de tonnes de céréales entre janvier et juillet 2025, contre 6,57 millions de tonnes à la même période en 2024, soit une baisse globale de près de 11 %.

Toutefois, cette baisse globale cache de nettes disparités entre les variétés : les importations de blé dur et de maïs sont en hausse, tandis que les importations de blé tendre, en particulier d’orge, sont en net recul.

Le blé : Dépendance croissante à l’égard du marché international

Le Maroc se classe parmi les plus grands importateurs de blé au monde, aux côtés de pays structurellement dépendants des importations tels que l’Algérie, l’Indonésie et la Turquie. Le rapport de l’USDA estime les importations de blé du Maroc à environ 10,5 millions de tonnes pour la saison 2026-2025, un chiffre qui a progressivement augmenté ces dernières années.

Cette augmentation reflète une baisse continue de la production locale, qui est affectée par les saisons sèches successives, alors que les niveaux de consommation intérieure de pain et d’autres dérivés alimentaires se sont stabilisés. Cette situation met également en évidence la nécessité pour le Royaume de renforcer son stock stratégique de blé à la lumière des fluctuations des prix mondiaux de cette denrée vitale.

Le document suggère que l’Afrique du Nord dans son ensemble pourrait importer entre 27 et 32 millions de tonnes de blé, le Maroc étant l’un des principaux contributeurs à cette forte demande régionale.

Le maïs : Le Maroc est un acteur de plus en plus important sur le marché mondial de l’alimentation animale.

Le rapport confirme également l’émergence du Maroc en tant qu’acteur de plus en plus important sur le marché mondial du maïs. Les importations marocaines de maïs sont en hausse, tout comme celles du reste de l’Afrique du Nord, l’USDA prévoyant que les achats de ce produit dans la région atteindront 20,2 millions de tonnes.

Bien que le rapport ne fournisse pas de chiffre exact pour le seul Maroc, il indique clairement que le Royaume est un contributeur majeur à cette augmentation, grâce à la croissance des unités d’élevage et d’engraissement de volailles et à la demande croissante d’aliments composés.

Dans ce contexte, le maïs devient un élément stratégique pour maintenir la compétitivité des chaînes de production de viande blanche et rouge, à un moment où la production locale de fourrage est gravement affectée par de faibles précipitations.

L’orge : Importations régulières pour nourrir le troupeau

Pour l’orge, le Maroc reste un importateur pérenne de cette matière qui constitue un pilier de l’alimentation du cheptel ovin. Le rapport estime les importations d’orge du Royaume à environ 700 000 tonnes au cours de la campagne 2026-2025.

Ce volume reflète les pressions exercées sur la production fourragère locale, le coût des programmes de soutien et de légalisation, ainsi que l’importance stratégique du maintien de l’équilibre du secteur ovin dans un contexte climatique et hydrique difficile.

Riz : Baisse des importations après la hausse des années précédentes

Contrairement au blé et au maïs, le Maroc enregistre une contraction de ses importations de riz. Les importations devraient tomber à environ 2,7 millions de tonnes, contre environ 4 millions de tonnes au cours des saisons précédentes.

Cette tendance à la baisse est attribuée à la stabilisation de la demande intérieure de riz, suivie d’une amélioration de l’offre mondiale après les perturbations logistiques post-COVID. Le département américain de l’agriculture (USDA) prévoit que les importations de l’Afrique du Nord totaliseront environ 610 000 tonnes de riz, ce qui reflète une diminution globale de la demande régionale par rapport aux périodes précédentes.

Conclusion : Stress climatique et demande alimentaire croissante

Ces chiffres montrent que le Maroc est de plus en plus connecté au marché international des céréales, grâce à la combinaison de plusieurs facteurs :

  • Saisons sèches successives et baisse de la production locale
  • Stabilisation ou augmentation de la consommation intérieure de blé et de ses dérivés
  • Expansion rapide du secteur de la volaille et du bétail et forte demande d’aliments pour animaux

Selon les observateurs, il est nécessaire d’approfondir la réflexion sur les solutions structurelles :

  • Améliorer la productivité de la production agricole locale
  • Développement de chaînes alimentaires alternatives
  • Promouvoir l’utilisation rationnelle de l’eau
  • Et renforcer les stocks stratégiques de céréales contre les chocs des prix mondiaux.

Karim Boukhris

بوقريس كريم صحفي متخصص في كرة القدم، ويملك خبرة تمتد لسبع سنوات في مجال الصحافة الرياضية المغربية. تعاون مع وسائل إعلام مثل "لو ماتان سبور"، "أطلس فوت" و"راديو ماروك سبور"، وينشر تحليلات تكتيكية وتقارير معمقة حول كرة القدم المغربية، مع تركيز خاص على المنتخبات الوطنية.

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