Décès de Mohamed Hamidi, pionnier de l’art moderne marocain et l’un des fondateurs de l’école de Casablanca

Une riche carrière artistique et un héritage culturel intemporel
La scène artistique marocaine a perdu l’un de ses piliers avec le décès du grand plasticien Mohamed Hamidi, qui s’est éteint à l’aube du lundi 6 octobre 2025 à l’âge de 84 ans, rapporte Le360. Le défunt est considéré comme l’un des symboles de l’école de Casablanca et un pionnier de l’art moderne au Maroc, car il a contribué pendant des décennies à renouveler la scène plastique marocaine et à établir une identité artistique contemporaine avec des racines locales.
Né à Casablanca en 1941, Hamidi fait partie de la première génération d’artistes qui ont cherché à cristalliser une nouvelle vision artistique mêlant l’héritage marocain à la modernité visuelle. Il est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Casablanca, puis de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, où il obtient un diplôme d’art monumental en 1964.
Il est ensuite retourné au Maroc à une époque caractérisée par une grande mobilité culturelle, et a été l’un des principaux contributeurs à la formation de l’art marocain contemporain.
De l’école de Casablanca à l’école internationale
En 1969, Mohamed Hamidi a participé à l’exposition historique de la place Djemaa El Fna de Marrakech aux côtés de Mohamed Melehi, Mohamed Chebaa et Farid Belkahia, un événement qui a donné naissance à ce que l’on appellera plus tard l’école de Casablanca, qui a redéfini l’identité visuelle du Maroc et lié les arts visuels à la culture populaire et à l’artisanat traditionnel.
Hamidi a été professeur à l’École des beaux-arts de Casablanca entre 1967 et 1975, où il a formé des générations de jeunes artistes marocains influencés par ses idées et sa vision esthétique. Il a également cofondé l’Association marocaine des beaux-arts et a contribué à l’établissement d’une conscience artistique au Maroc.
Caractérisées par l’utilisation de couleurs vives et de motifs inspirés des textiles et de l’ornementation marocains, ses peintures sont une combinaison de sensibilité traditionnelle et d’expérimentation contemporaine. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions majeures au Maroc et à l’étranger, notamment en Europe et au Moyen-Orient.
En 2019, le Centre Pompidou à Paris a acquis deux de ses peintures, Harmonie (1971) et Marie (1972), en reconnaissance internationale de son statut d’artiste le plus important ayant laissé une marque indélébile sur l’histoire de l’art moderne marocain.
Avec la disparition de Mohamed Hamidi, la scène culturelle marocaine perd l’un des gardiens de la mémoire artistique moderne, et un artiste qui a fidèlement porté sa vision, incarnant à travers son œuvre la convergence de l’originalité et de la contemporanéité, et le symbole populaire au sens global.