Société

Faible fécondité au Maroc : Quand le rêve d’avoir des enfants se heurte à la réalité économique

A l’occasion de la Journée mondiale de la population, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Haut Commissariat au Plan (HCP) ont tiré la sonnette d’alarme sur la baisse continue des taux de fécondité au Maroc. Un rapport conjoint a révélé qu’un tiers de la population n’était pas en mesure d’avoir le nombre d’enfants désiré, non pas par manque de désir, mais en raison de contraintes économiques et sociales croissantes qui entravent la construction de familles stables.

La fertilité diminue, mais le désir d’avoir des enfants demeure.

Le rapport, intitulé « La véritable crise de la fertilité : La quête de la liberté de reproduction dans un monde en mutation » Elle se fonde sur une étude portant sur 14 pays, dont le Maroc. Il en ressort que Plus de 50 % des personnes qui n’ont pas réalisé leur désir d’avoir plus d’enfants invoquent des circonstances financières difficiles. Cela montre qu’une faible fécondité ne reflète pas nécessairement une réticence à être parent, mais plutôt l’expression de la difficulté à réaliser ce désir.

Défis sociaux et économiques

Selon Marielle Sander, représentante de l’UNFPA au Maroc, cette situation n’est pas le signe d’un « déclin démographique », mais plutôt un message fort appelant à une révision radicale des politiques sociales et économiquespar la promotion de l’éducation, en particulier pour les filles, l’élargissement des possibilités d’emploi pour les femmes et l’amélioration des services de santé sexuelle et génésique.

Elle a également souligné que la « charge invisible » des soins familiaux non rémunérés et des tâches ménagèresincombe souvent aux femmes, ce qui les empêche de participer pleinement à la vie publique et réduit les chances de former des familles équilibrées.

Benmosy : Pas d’hyperbole. Des réformes réalistes

Chakib Benmoussa, Haut Commissaire au Plan, a rappelé que la fécondité au Maroc est passée de 5,5 enfants par femme en 1982 à 2,2 en 2025, alors que l’urbanisation s’accélère et que les disparités régionales persistent, appelant à ne pas se laisser influencer par des lectures alarmistes, mais à traiter le phénomène sur la base de données précises.

Il a souligné que la politique démographique devait être basée sur Changer les normes sociales, améliorer les conditions de travail et répartir équitablement les responsabilités familiales En plus de lancer des études sur le terrain pour comprendre les nouveaux changements, y compris une étude sur la budgétisation du temps au sein des ménages.

Le vieillissement arrive… Sommes-nous prêts ?

Mohamed Fassi Fihri, directeur du Centre d’études et de recherches démographiques, note que le taux de fécondité est aujourd’hui de 1,97 enfant par femme, ce qui est inférieur au taux de remplacement de la population. Cette évolution est le résultat de Niveau d’éducation élevé, contraception répandue, âge du mariage plus tardif et évolution des valeurs familiales .

Toutefois, il a également mis en garde contre le vieillissement de la population, la proportion de personnes âgées de plus de 60 ans devant atteindre 15 % d’ici à 2030, tandis que la proportion d’enfants continue de diminuer, ce qui nécessite des réformes urgentes du système de santé et du système social.

Appel à un changement réel au-delà des slogans

Les participants issus de diverses institutions académiques et stratégiques ont souligné que les défis démographiques auxquels le Maroc est confronté Non seulement démographique, mais aussi politique, économique et culturelle. . Ils ont appelé à des politiques basées sur L’égalité des sexes, l’autonomisation économique et la conciliation de la vie familiale et professionnelle .

Ils ont également souligné l’importance de capitaliser sur la stabilité politique du pays afin de construire un modèle de développement exemplaire au niveau régional dans le domaine de la santé reproductive et des droits de la femme.

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