La 5G au Maroc : De grandes ambitions et un plan bien pensé pour relever les défis

Alors que plusieurs pays africains ont pris l’initiative de lancer des services 5G, le Maroc a opté pour une approche plus prudente et pragmatique, visant à atteindre une qualité de réseau élevée et la viabilité des investissements avant une expansion à grande échelle du service.
Une stratégie réaliste au lieu d’une course contre la montre
Bien que certains considèrent que le Royaume est en retard dans l’ère de la 5G, les responsables soulignent qu’il ne s’agit pas d’être en retard, mais d’être bien préparé. Comme l’a rapporté Leconomist mardi, « le fait d’être en avance ne garantit pas le succès, il est plus important de fournir un réseau stable et efficace ».
L’expérience européenne a montré des résultats modestes en termes de retombées commerciales, bien qu’elle ait été la première à lancer le service. Selon un responsable de l’ANRT, l’augmentation des recettes n’a été que de 0,5 %.
Des investissements considérables et un plan qui s’étend jusqu’en 2035
Le Maroc a alloué 80 milliards de dirhams jusqu’en 2035, avec pour objectif de couvrir 45 % de la population d’ici 2026 et 85 % d’ici 2030. Les trois principales entreprises de télécommunications, à savoir : Maroc Telecom, Orange et ENOI ces objectifs en échange d’une licence 5G.
Préparation technique au niveau de l’infrastructure
Plusieurs mesures pratiques ont été prises, notamment
- Réorganisation des bandes de fréquences
- Partage d’infrastructures B2B (plus de 3000 co-locations)
- Connecter 80 % des zones urbaines à la fibre optique
- Faciliter l’accès aux infrastructures civiles et aux câbles noirs
Toutes ces actions contribuent à maximiser les chances d’une couverture nationale réussie.
Le vrai défi : Le modèle économique
Les experts cités par le journal s’accordent à dire que le défi n’est pas tant technique que commercial. Le lancement d’offres adaptées, abordables et d’appareils compatibles avec la 5G est la clé du succès. L’ANRT devrait valider les offres proposées par les acteurs avant le lancement officiel prévu en novembre.
Coexistence entre la 4G et la 5G
Les services 4G devraient durer jusqu’en 2035, voire au-delà, et permettre une répartition des utilisations : 4G pour les utilisateurs généraux et 5G pour les secteurs industriels et professionnels très exigeants.
Coût et surveillance élevés
Le coût de l’infrastructure représente 70 % de l’investissement total. Par exemple, un pylône de transmission nécessite entre 700 000 AED et 1 million AED, et chaque entreprise est tenue de couvrir au moins huit villes. En outre, les opérateurs sont tenus de respecter des normes strictes en matière de cybersécurité, qui sont vérifiées par des audits réguliers.
Un autre obstacle : Les téléphones incompatibles
Un autre défi pour l’expansion est le renouvellement des smartphones. L’âge moyen d’un téléphone au Maroc est de 4 ans, contre 1 à 1,5 an sur les marchés occidentaux, ce qui limite l’adoption rapide de la 5G.