Le déficit budgétaire du Maroc atteindra 52,8 milliards de dirhams à la fin du mois de septembre 2025

Le ministère marocain de l’économie et des finances a enregistré un déficit budgétaire de 52,8 milliards de dirhams au cours des neuf premiers mois de 2025, contre 35,6 milliards de dirhams au cours de la même période de l’année dernière, en raison d’une augmentation de 50,5 % des dépenses publiques contre une augmentation de 12,7 % des recettes, reflétant à la fois la dynamique de la croissance économique et l’augmentation des pressions fiscales.
Hausse des recettes fiscales, baisse des recettes non fiscales
Selon les données du ministère, les recettes publiques ont augmenté de 33,3 milliards AED par rapport à 2024, les recettes fiscales atteignant 258,1 milliards AED, ce qui représente 80,6 % des projections incluses dans la loi de finances 2025, soit une augmentation de 15,2 %.
Les recettes non fiscales ont diminué de 1,9 % pour atteindre 33,5 milliards AED.
Augmentation des dépenses et diminution des subventions pour les produits essentiels
Les dépenses régulières se sont élevées à 266,2 milliards AED, soit 75,2 % du total des estimations annuelles, en raison d’une augmentation de 18,6 % du coût des biens et services et de 23,6 % des intérêts sur la dette publique.
En revanche, le Les dépenses de compensation (subventions pour le gaz, le sucre et la farine) ont diminué de 25,9 % pour atteindre 14,6 milliards de Dh, le gouvernement ayant progressivement réduit les subventions pour les produits essentiels.
Les dépenses d’investissement public se sont élevées à 73 milliards de dirhams, soit une augmentation de 2,3 milliards de dirhams par rapport à septembre 2024, représentant 69,2% des fonds programmés.
Le solde des comptes spéciaux du Trésor a enregistré un déficit de 8,7 milliards AED, après avoir enregistré un excédent de 3,9 milliards AED au cours de la même période l’année dernière.
De bonnes performances économiques malgré les pressions financières
Le ministère de l’économie et des finances a noté que l’exécution du budget s’est déroulée dans un contexte économique national et international relativement positif, avec une croissance du PIB de 5,5 % au deuxième trimestre 2025, contre 4,8 % au premier trimestre, tirée par la reprise de la demande intérieure et l’amélioration des performances des secteurs de l’agriculture, du tourisme et de la construction.
Malgré l’amélioration des recettes, les besoins de financement du trésor ont doublé, le déficit du trésor public atteignant 50,5 milliards de dirhams à la fin du mois de septembre, soit près du double du déficit enregistré en 2024 (26,6 milliards de dirhams).
Un équilibre difficile à trouver entre l’investissement et la discipline budgétaire
Les analystes et les institutions financières internationales estiment que la politique budgétaire du Maroc reste sous pression, le gouvernement cherchant à trouver un équilibre entre le financement des projets de développement et la stabilisation de la dette publique. Le FMI s’attend à ce que le déficit diminue progressivement, passant de 4,1 % du PIB en 2024 à environ 3,3 % en 2025, grâce à la poursuite de la croissance économique et des réformes en cours.
Des perspectives positives mais des défis structurels
Les chiffres récents reflètent la poursuite de la reprise de l’économie nationale et la solidité des résultats budgétaires, mais ils soulignent en même temps la nécessité d’améliorer la gestion des dépenses publiques et de renforcer l’efficacité des investissements pour garantir la viabilité des équilibres macroéconomiques.
Alors que les indicateurs fiscaux montrent une amélioration des recouvrements et de l’activité économique, l’augmentation du service de la dette et des dépenses de fonctionnement indique une pression croissante sur le budget.
Dans l’ensemble, le Maroc poursuit son chemin vers une croissance équilibrée et une réforme fiscale structurelle, tout en maintenant la confiance des investisseurs et en stabilisant les finances publiques face aux changements économiques mondiaux.



