Le Maroc avance à grands pas vers l’autosuffisance énergétique

Le Maroc franchit une nouvelle étape dans son parcours énergétique, avec l’approbation par le Conseil de gouvernement du projet de décret n° 2.25.100 relatif à l’autoproduction de l’électricité le 23 octobre 2025, dans une démarche considérée comme déterminante pour renforcer l’indépendance énergétique du Royaume et réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger. Selon un rapport de Leconomist,cette décision vise à établir un système plus décentralisé et plus flexible qui permet la participation des citoyens et du secteur privé à la production d’électricité, conformément à la demande croissante d’énergie et à la croissance économique continue.
Réglementation globale de l’autoproduction d’électricité
Le nouveau décret est basé sur les articles 3 à 6 de la loi 82.21, qui réglemente l’autoproduction d’électricité. Présenté par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable Leila Benali, le texte définit les conditions de création et d’exploitation des installations de production d’électricité pour l’autoconsommation. Le décret comprend trois régimes réglementaires principaux :
- Le système de permis.
- Système d’approbation des liens
- Le système de licence.
Mustapha Baytas, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a expliqué que ces mécanismes fournissent un cadre clair et structuré qui assure un contrôle précis des installations électriques et maintient la stabilité du système.
Détails du nouveau décret
Le texte définit le cadre réglementaire complet pour la construction, le raccordement et l’exploitation des installations d’autoproduction, qu’elles soient hors réseau ou raccordées au réseau via le réseau basse tension. Il établit également des règles précises pour le système d’autorisation de raccordement et les conditions de retrait de l’autorisation en cas de manquement aux obligations légales. Le Conseil a décidé de reporter la discussion du projet de décret n° 2.25.01, relatif à la révision du plafond de l’énergie excédentaire produite, à une réunion ultérieure, a indiqué M. Lecomeste.
Développement de la production nationale et demande croissante
Cette décision intervient alors que la production nationale d’électricité a augmenté de 5,3 % au cours des huit premiers mois de l’année 2025, après une hausse de 2,3 % l’année précédente, selon les données de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Économie et des Finances. Cette évolution résulte d’une croissance de 7,5 % de la production privée et de 5,7 % de la production de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).
Les défis du secteur des énergies renouvelables
Malgré cette amélioration globale, Lecomest souligne qu’il existe certaines difficultés, notamment la baisse de 11 % de la production d’énergie renouvelable au cours de la même période, après une croissance record de 39,3 % l’année dernière. En revanche, le La demande d’électricité a augmenté de manière significative, la demande nette d’énergie passant de 3,3 % à 6,7 % entre août 2024 et août 2025. En conséquence, les importations d’électricité ont augmenté de 27,5 %, tandis que les exportations ont chuté de 29,4 %. La consommation intérieure a bondi de 15,4 %, contre seulement 1,2 % l’année précédente.
Vers une souveraineté énergétique durable
Ces chiffres soulignent l’ampleur du défi énergétique du Maroc, faisant du nouveau projet de décret une étape stratégique vers la réalisation de la souveraineté énergétique. Ce cadre juridique devrait encourager les initiatives privées et les citoyens à produire de l’électricité pour l’autoconsommation, ce qui réduira la dépendance du pays à l’égard des importations et stabilisera le réseau électrique national à long terme.



