Le Maroc dévoile un budget ambitieux de 761 milliards de Dh pour promouvoir le redressement social en 2026

Le gouvernement marocain a annoncé le projet de loi de finances pour 2026, l’un des budgets les plus ambitieux de ces dernières années, totalisant 761,3 milliards de dirhams, soit une augmentation de 5,54% par rapport au budget 2025 (721,32 milliards de dirhams). Le budget vise à stimuler la croissance économique, à créer des emplois et à promouvoir la justice sociale en augmentant les dépenses et les investissements publics et en élargissant l’assiette des recettes fiscales.
Priorité à l’emploi et aux services sociaux
Le projet prévoit la création de 36 895 nouveaux postes financiers dans les administrations publiques, principalement répartis entre les ministères de l’intérieur, de la santé et de la protection sociale, et de la défense nationale, ainsi que 19 000 postes supplémentaires alloués aux académies régionales d’éducation et de formation afin de recruter de nouveaux enseignants et d’alléger la pression sur les établissements d’enseignement.
Les dépenses salariales atteindront 195,33 milliards de dirhams, soit une augmentation de plus de 8 % par rapport à l’année précédente, en raison de la mise en œuvre des résultats du dialogue social et de l’augmentation des contributions aux systèmes de protection sociale et de retraite, qui coûteront à l’État 26,2 milliards de dirhams.
Les investissements publics dépassent 380 milliards de dirhams
Le gouvernement prévoit d’augmenter l’investissement public de 136,11 milliards AED (+6%), ce qui portera la capacité d’investissement totale – avec les fonds reportés et les engagements futurs – à 228,61 milliards AED.
En incluant les contributions des institutions publiques, du Fonds d’investissement Mohammed VI et des collectivités locales, l’investissement public total devrait dépasser 380 milliards de dirhams, un chiffre sans précédent dans l’histoire de la finance marocaine.
Augmentation des recettes et réforme fiscale
Le ministère des Finances prévoit que les recettes atteindront 712,55 milliards AED en 2026 (+8,32%), dont 421,33 milliards AED proviendront du budget général. Les impôts et les droits de douane resteront l’épine dorsale des recettes avec environ 380 milliards de Dh, auxquels s’ajouteront 27,5 milliards de Dh provenant des bénéfices des entreprises publiques et 6 milliards de Dh des programmes de privatisation.
Au niveau des douanes, le projet propose de nouvelles mesures pour renforcer la transparence et lutter contre la contrebande grâce à l’utilisation de drones et de caméras, et à l’intégration de la technologie blockchain pour suivre les transactions commerciales.
Les réformes comprennent
- Augmentation des droits de douane sur les panneaux solaires assemblés de 2,5 % à 10 %.
- Réduction des droits sur les composants des machines à laver semi-automatiques.
- Exonération de la taxe sur la valeur ajoutée pour les engrais et les supports de culture.
- Retenue d’impôt sur les revenus locatifs professionnels et les revenus étrangers.
- Un nouveau droit d’enregistrement de 2 % sur certaines transactions immobilières.
Renforcer la solidarité et la protection sociale
Sur le plan social, le gouvernement continuera d’appliquer la contribution de solidarité sur les bénéfices et les revenus jusqu’en 2028, et le programme d’aide au logement sera étendu aux copropriétaires, tandis que le contrôle juridique sera renforcé pour garantir la transparence.
En outre, 140 milliards de dirhams ont été alloués aux secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi que plus de 27 000 nouveaux postes financiers dans ces deux domaines, dans le cadre d’un plan intégré visant à renforcer l’État social et à réaliser l’équilibre territorial entre les régions.
Vers une économie plus inclusive et durable
Le projet de budget 2026 confirme une orientation claire vers une économie sociale plus équitable et durable en mobilisant les investissements, en simplifiant le système fiscal et en soutenant la classe moyenne, tout en maîtrisant le déficit, qui devrait être ramené à 3,3 % du PIB.
Ainsi, le Maroc entame une nouvelle phase de réformes économiques et sociales, basée sur la consolidation de l’État social et la stimulation de la croissance par l’investissement et la production, tout en maintenant l’équilibre des finances publiques et en assurant leur viabilité.



