Les infirmières s’opposent à la décision du ministère de la santé de cesser de recruter au Canada

La rentrée sociale dans le secteur de la santé au Maroc connaît un climat tendu, après que les instances professionnelles représentant les infirmiers et les techniciens ont exprimé leur rejet de la décision du ministère de la Santé et de la Protection sociale, qui a appelé les autorités canadiennes, notamment dans la province de Québec, à suspendre le recrutement d’infirmiers marocains dans leurs hôpitaux.
Rejet généralisé par les syndicats
Cette décision, justifiée par le manque criant de ressources humaines dans les hôpitaux marocains, s’est faite au détriment de la liberté des professionnels de travailler à l’étranger. L’annulation des forums annuels organisés par la partie canadienne pour recruter des infirmières marocaines a été un choc pour de nombreux candidats.
Les inquiétudes se sont accrues après la diffusion d’informations non confirmées selon lesquelles le ministère envisageait d’adopter une démarche similaire à l’égard de l’Allemagne, qui est également une destination de prédilection pour les professionnels de la santé marocains.
Des chiffres alarmants
Mohamed Boukadour, membre du Conseil National du Syndicat Indépendant des Infirmiers, confirme qu’entre 800 et 900 demandes de départ sont déposées annuellement par les professionnels du secteur, principalement vers le Canada, l’Allemagne et les pays du Golfe.
Il ajoute que le véritable problème ne réside pas dans le désir des cadres d’émigrer, mais plutôt dans l’absence de conditions de travail attrayantes au Maroc :
- Augmentation des salaires
- Offrir des incitations financières.
- L’amélioration de l’environnement de travail,
sont des solutions clés pour arrêter la fuite des talents.
Déficits structurels dans les hôpitaux
Les chiffres indiquent que le Maroc a un besoin estimé à 65 000 infirmières, mais seulement 32 000 environ, ce qui met le système de santé sous pression constante et affecte négativement la qualité des services fournis aux patients.
Exigences professionnelles
Les infirmières et les techniciens demandent au ministère de la Santé de :
- L’abolition du système d’emploi contractuel pour promouvoir la stabilité professionnelle.
- Un examen équitable des risques et de la rémunération des dépositaires.
- Réformer le système d’indemnisation pour les convocations et assignations exceptionnelles.
Vers une politique plus attractive
Au lieu de restreindre la mobilité internationale, les professionnels demandent au ministère de développer une véritable politique incitative, capable de retenir les talents et d’assurer la pérennité de l’établissement public de santé, qui souffre déjà d’une grave pénurie de ressources humaines.