Mafia : Le chef d’Aprilia en fuite arrêté au Maroc après une chasse à l’homme internationale

Patrizio Fornetti, connu sous le nom de « Capo di Capi » (patron des patrons), l’un des principaux chefs de la mafia dans la ville italienne d’Aprilia, a été arrêté au Maroc après une chasse à l’homme de plusieurs mois. L’opération a été annoncée mardi, après que les services de sécurité ont réussi à saisir Fornetti et son épouse Monica Montanaro, qui étaient recherchés en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par la justice italienne.
Qualifié de « fugitif dangereux » en Italie, M. Fornetti a d’abord été condamné pour extorsion de fonds de type mafieux avant de s’enfuir avec sa femme. Il aurait trouvé refuge à Casablanca depuis juillet 2024.
Début de la procédure d’extradition vers l’Italie
En Italie, les médias locaux ont rapporté que la procédure d’extradition de M. Fognetti avait été engagée dès que son arrestation au Maroc avait été confirmée, après qu’il eut fui l’année dernière une vaste opération de répression menée par les services de sécurité dans le cadre de l’opération dite « Siege » contre les réseaux mafieux.
Son arrestation est désormais considérée comme un nouveau chapitre, et peut-être l’un des derniers, du démantèlement du réseau criminel actif dans la région du Latium, au centre de l’Italie, depuis le lancement de l’opération Acidio, qui visait l’influence de la mafia locale.
L’influence locale s’étend à la municipalité
Selon les enquêtes italiennes, le gang dirigé par Patrizio Fornetti entretenait des liens étroits avec la mafia calabraise Ndrangheta, ce qui lui permettait de disposer d’un solide réseau de soutien dans sa région. Les activités du gang se caractérisaient par une combinaison évidente de fronts économiques ostensiblement légaux et de trafic de drogue caché.
La pénétration du réseau est allée jusqu’à influencer l’administration locale. La révélation des liens supposés entre le gang et les élus a conduit à la décision de dissoudre la municipalité d’Aprilia, soupçonnée d’être infiltrée par une organisation mafieuse. L’ancien maire, Lanfranco Principe, a été assigné à résidence dans le cadre de ces accusations.
Casier judiciaire chargé et liens avec d’autres gangs
Selon le Corriere della Sera, le passé criminel de Fornetti comprend non seulement l’extorsion, mais aussi des délits contre la propriété et la possession illégale d’armes et de munitions. Les autorités le soupçonnent d’avoir entretenu des liens actifs avec les réseaux calabrais et napolitains de la Camorra impliqués dans le trafic international de stupéfiants, même pendant les périodes où il était assigné à résidence.
Les enquêteurs pensent que son épouse, Monica Montanaro, n’était pas seulement une compagne de vol, mais qu’elle est soupçonnée de faire partie de la structure organisationnelle du gang, ce qui explique que son nom figure également dans le mandat d’arrêt international délivré par le tribunal de Rome.
L’arrestation de Fornetti au Maroc, après des mois de cavale, est un coup dur pour ce réseau criminel et un nouveau message sur la coopération sécuritaire et judiciaire croissante entre le Royaume du Maroc et l’Italie dans la lutte contre le crime organisé transnational.


