Économie et affaires
Une étude mondiale : Le Maroc a besoin de 38 milliards de dollars pour développer ses infrastructures non énergétiques d’ici 2035

Des investissements massifs pour stimuler le développement urbain
Le Maroc devra mobiliser 38 milliards de dollars d’investissements au cours de la prochaine décennie pour développer ses infrastructures non énergétiques afin de renforcer son rôle de hub logistique et industriel régional, selon une étude d’Allianz Research. Ces investissements sont essentiels pour suivre le rythme de la croissance urbaine rapide et du développement économique durable, selon un rapport intitulé « 3.5% to 2035 : Closing the Global Infrastructure Gap ».
Priorités d’investissement au Maroc
L’étude a identifié les secteurs clés qui nécessitent des investissements majeurs au Maroc pour soutenir la transformation urbaine et économique :
- Routes : 19,3 milliards d’USD pour développer les réseaux routiers et de transport.
- Ports : 8,2 milliards de dollars pour améliorer l’infrastructure maritime et soutenir le commerce international.
- Télécommunications et numérisation : 6,3 milliards de dollars pour développer l’internet et les réseaux de fibres optiques.
- Chemins de fer : 3 milliards USD pour la modernisation et l’extension des lignes ferroviaires.
- Désinfection des liquides : 1,1 milliard de dollars pour améliorer les systèmes d’assainissement.
- Transport aérien : 100 millions de dollars pour le développement des aéroports.
Contexte mondial et défis
- Une dynamique mondiale : Les besoins du Maroc s’inscrivent dans une tendance mondiale visant à investir 11,5 billions de dollars d’ici 2035 dans les infrastructures non énergétiques, les deux tiers de ce montant étant alloués aux économies émergentes.
- Défis : Les changements démographiques, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la transformation numérique induite par l’IA augmentent le besoin d’infrastructures modernes.
- Les marchés développés : Des pays comme les États-Unis (1 000 milliards d’USD), la France (155 milliards d’USD) et l’Allemagne (134 milliards d’USD) doivent moderniser leurs infrastructures vieillissantes.
Le rôle stratégique du Maroc
L’étude souligne que ces investissements visent à :
- Soutenir l’urbanisation : Le taux d’urbanisation du Maroc dépasse les 60 %, ce qui nécessite le développement d’infrastructures pour répondre aux besoins d’une population croissante.
- Renforcer la position régionale : Consolider la position du Maroc en tant que centre logistique reliant l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient grâce au développement de ports tels que Tanger Med et de chemins de fer.
Transition énergétique et opportunités
- Les énergies renouvelables : L’étude note que le Maroc, tout comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, se concentre sur des projets solaires, éoliens et d’hydrogène vert, dans le but d’exporter de l’énergie propre vers l’Europe et l’Asie.
- Les capitaux privés : L’étude note une croissance significative du rôle des capitaux privés dans le financement des infrastructures, les actifs non cotés passant de 25 milliards d’USD en 2005 à 1,5 trillion d’USD en 2024.
Défis en matière de financement
- Pressions géopolitiques : Les tensions mondiales et la pandémie ont perturbé les chaînes d’approvisionnement, incitant les pays européens à adopter des stratégies telles que l’amitié productive pour stimuler les industries locales.
- Le financement : Malgré le besoin urgent d’investissements, les pays émergents sont confrontés à des difficultés pour mobiliser des ressources financières, ce qui nécessite une collaboration entre les secteurs public et privé.