Le sommet mondial de l’hydrogène vert s’achève à Marrakech par un appel en faveur d’un écosystème mondial
Recommandations pour renforcer le système énergétique
La cinquième édition du Sommet mondial sur l’hydrogène vert et ses applications (Power-to-X 2025), placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, s’est achevée jeudi à Marrakech, soulignant la nécessité de développer un écosystème mondial intégré pour l’hydrogène vert et ses dérivés.
Lors de la séance de clôture, Ayoub Hirt, chef du département de chimie verte à l’Institut de recherche sur l’énergie solaire et les énergies nouvelles, a souligné l’importance de passer de projets limités à des systèmes réels capables de créer des emplois et de promouvoir une compétitivité durable. Cela nécessite des cadres réglementaires clairs et des infrastructures stratégiques, notamment des ports, des pipelines et des systèmes de stockage, a-t-il déclaré.
Il a également appelé à quadrupler au moins la capacité de production d’énergie verte et à développer des instruments financiers innovants tels que les contrats de différence et les modèles à double option, qui peuvent réduire les coûts de financement de 20 à 30 %.
Défis financiers et géopolitiques
Sur le plan financier, M. Hirt a expliqué que les coûts élevés et l’incertitude quant aux retours sur investissement constituent un véritable obstacle au développement du secteur, suggérant l’adoption d’approches de financement mixtes, le renforcement des partenariats public-privé et l’activation de mécanismes de partage des risques pour garantir le succès des projets pilotes, en particulier au sein des marchés émergents.
Au niveau national, le Maroc dispose d’un énorme potentiel dans la production d’ammoniac vert, a-t-il déclaré, ajoutant que l’accélération de l’exploitation de ces ressources est « une question de souveraineté et un levier pour renforcer la compétitivité nationale ». Il a également souligné la nécessité d’accélérer le développement d’un cadre réglementaire intégré et de promouvoir l’investissement dans les infrastructures critiques, telles que les réseaux intelligents, le dessalement des énergies renouvelables, le transport de l’électricité par canalisation et le stockage du carbone.
En ce qui concerne la dimension géopolitique, il a noté que « la carte énergétique mondiale subit une profonde transformation, où les ressources stratégiques ne sont plus le pétrole et le gaz, mais le vent, le soleil et l’hydrogène ».
Le Maroc est un centre prometteur pour les énergies vertes
Avec ses ressources renouvelables et ses initiatives pionnières, le Maroc est en passe de s’imposer comme un centre industriel mondial de l’hydrogène vert. Le sommet a réuni des représentants du gouvernement, des décideurs, des innovateurs et des universitaires, ce qui en fait une plateforme clé pour promouvoir l’offre marocaine dans ce secteur et explorer des projets futurs qui renforcent la position du Royaume en tant que pôle énergétique pivot à l’échelle internationale.
