Les familles marocaines sont de plus en plus pessimistes face à la hausse des prix et à la baisse du pouvoir d’achat
Les ménages marocains sont de plus en plus pessimistes quant à leur avenir financier en raison de la poursuite de la hausse des prix et du ralentissement de la croissance économique, selon le dernier rapport du Haut Commissariat au Plan sur l’Indice de Confiance des Ménages pour le troisième trimestre 2025.
Forte baisse de confiance des ménages
L’indice de confiance des ménages a enregistré une nouvelle baisse à 53,6 points entre juillet et septembre 2025, l’un des niveaux les plus bas de ces dernières années, reflétant l’inquiétude croissante concernant la situation économique générale et l’avenir de la vie dans le pays.
Selon le rapport, plus de trois quarts des ménages (76 %) estiment que leur niveau de vie s’est détérioré au cours des douze derniers mois, tandis que seuls 5 % pensent qu’il s’est amélioré. Quelque 52 % des ménages s’attendent à ce que cette dégradation se poursuive au cours des prochains mois, ce qui témoigne de l’attitude négative profondément ancrée dans l’esprit de la majorité des citoyens.
Des craintes croissantes de chômage
Le chômage est une préoccupation majeure pour les Marocains, 71 % des personnes interrogées s’attendant à ce qu’il augmente au cours de l’année à venir, alors que seulement 14 % d’entre elles prévoient une amélioration du marché de l’emploi. Cette appréhension s’inscrit dans un contexte économique difficile, caractérisé par la lenteur de la création d’emplois et l’augmentation du coût de la vie.
Réduction de la capacité à consommer et à épargner
Le rapport montre également que plus de deux tiers des ménages (68 %) considèrent que le moment est mal choisi pour acheter des biens durables tels que des appareils électroménagers ou des meubles, en raison des pressions financières croissantes.
Lorsqu’il s’agit de couvrir les dépenses quotidiennes, 59 % des ménages déclarent qu’ils peuvent à peine subvenir à leurs besoins de base, tandis que 39 % comptent sur les prêts ou l’épargne pour couvrir leurs dépenses. Seuls 2 % déclarent être en mesure d’épargner.
En ce qui concerne les finances personnelles, la moitié des personnes interrogées estiment que leur situation économique s’est détériorée au cours de l’année écoulée, tandis que 14 % seulement ne s’attendent pas à une amélioration prochaine.
Les prix continuent de peser sur le niveau de vie
La hausse des prix, en particulier des denrées alimentaires de base, est le principal facteur à l’origine de ce pessimisme. Quatre-vingt-seize pour cent des ménages ont indiqué que le coût de la vie avait augmenté de manière significative au cours de l’année écoulée, tandis que 80 % s’attendent à ce que le coût de la vie continue à augmenter au cours des prochains mois.
Les experts attribuent cette situation aux effets de l’inflation persistante, à la faiblesse du pouvoir d’achat et aux prix élevés de l’énergie et des transports, qui ont conduit les ménages à réduire leurs dépenses et à faire des économies sur les produits de première nécessité.
Un avenir économique risqué
Les analystes estiment que la persistance de ces indicateurs négatifs pourrait affecter la demande intérieure et la confiance des consommateurs, ce qui constituerait un défi pour le gouvernement, qui mise sur les réformes économiques et les programmes d’aide sociale pour alléger la pression sur les familles à faible revenu.
En l’absence de signes clairs de relâchement de l’inflation, l’humeur au Maroc semble être à la prudence et à l’anxiété, les ménages étant à la recherche de mesures concrètes pour restaurer la confiance et alléger le fardeau de la vie quotidienne.
