Société

Chiens errants au Maroc : Des chiffres alarmants et une nouvelle politique plus humaine

Selon des données récentes de la presse, le Maroc enregistre chaque année plus de 100 000 cas de morsures et griffures de chiens, tandis que la rage cause environ 33 décès par an. Ces chiffres alarmants ont incité les autorités à adopter une nouvelle approche de la gestion du problème des animaux errants, basée sur la stérilisation, la vaccination et l’hébergement temporaire, au lieu de recourir à des exécutions massives, comme c’est le cas depuis de nombreuses années.

Cette approche, rapportée par le journal Al-Akhbar le jeudi 4 décembre, est basée sur une vision qui considère les chiens et les chats errants comme faisant partie du système urbain et nécessite une mesure scientifique et humaine qui trouve un équilibre entre la protection de la santé des citoyens et la garantie d’un niveau minimum de bien-être animal.

Des exécutions de masse à la stérilisation et à la vaccination

Après des décennies de solutions radicales basées principalement sur l’extermination systématique des chiens errants, le Maroc adopte progressivement une politique alternative plus souple et plus pragmatique. La nouvelle approche est basée sur la stérilisation chirurgicale, la vaccination antirabique et la pose de plaques d’identification pour les animaux ayant fait l’objet d’une intervention, dans le but de réduire leur reproduction et de limiter la propagation des maladies à moyen et à long terme.

Ce concept est mis en œuvre conjointement par plusieurs organismes officiels, notamment le ministère de l’intérieur, le ministère de la santé, l’Office national pour la sécurité des produits alimentaires et l’Association nationale des vétérinaires. L’objectif est d’établir un plan national intégré qui limite la propagation des chiens et des chats errants, sans compromettre les principes du bien-être animal, tout en donnant la priorité à la sécurité sanitaire.

Une menace réelle pour la santé et des chiffres alarmants

Les données qui circulent montrent clairement l’ampleur du défi. Pour la seule année 2024, plus de 100 000 cas de morsures ou griffures de chiens ont été enregistrés dans différentes régions du Royaume, tandis que la rage a coûté la vie à 33 personnes. Outre cette maladie, des cas de kystes hydatiques et de leishmaniose ont également été signalés, faisant des animaux errants une véritable source d’infection et une menace pour la sécurité sanitaire des citoyens, en particulier dans les quartiers marginaux et les zones rurales.

Face à cette situation, les autorités ont choisi de miser sur une nouvelle infrastructure dédiée aux animaux errants en créant un réseau de refuges et de centres spécialisés qui sont en train d’être équipés à travers le Royaume.

Nouveaux abris dans les grandes villes et programmes en cours d’élaboration

Selon le rapport de presse, plus de vingt refuges et centres pour animaux errants sont actuellement en cours de développement au niveau national. Certains de ces projets sont à un stade avancé de réalisation, notamment dans les villes de Casablanca, Tanger, Marrakech, Agadir et Oujda, où les travaux ont atteint environ 90 %, alors que dans d’autres localités comme Kénitra et Sidi Slimane, le taux n’a pas dépassé 30 %, d’autres projets ayant été approuvés ou étant encore en phase d’étude et de planification.

Dans la ville de Salé, un centre régional a été inauguré pour illustrer cette nouvelle politique. Ce centre offre un espace pour héberger les animaux, assurer un suivi sanitaire vétérinaire régulier et organiser des campagnes de stérilisation et de vaccination, y compris contre la rage, afin de contrôler la reproduction des chiens errants et de réduire les risques qui y sont associés dans les zones urbaines et leurs environs.

Unités vétérinaires mobiles : Un essai prometteur sur le terrain

Outre ces structures fixes, des solutions innovantes sont testées, notamment une unité vétérinaire mobile lancée à Kénitra. Cette unité se déplace sur le terrain dans les quartiers et les points de rassemblement des chiens et chats errants, dans le but d’intervenir rapidement pour fournir des services de stérilisation et de vaccination, tout en offrant un abri temporaire en cas de besoin.

Ce modèle mobile, s’il s’avère efficace sur le terrain, devrait être généralisé à d’autres régions du pays et faire partie du système national de gestion du phénomène des animaux errants, grâce à sa souplesse d’intervention, en particulier dans les zones éloignées des grands centres urbains.

Une approche humaine de la santé et du bien-être animal

A travers ces mesures, il semble que le Maroc ait clairement choisi de passer d’une approche purement sécuritaire de la question des chiens errants à une politique basée sur un équilibre entre la protection de la santé publique et le respect de la vie de l’animal. Stériliser les chiens et les chats, les vacciner, les héberger dans des espaces aménagés, améliorer les conditions de prise en charge sont autant de démarches qui traduisent une vision qui considère que l’élimination du danger ne passe pas nécessairement par l’élimination de l’animal lui-même.

La lutte contre le phénomène des chiens errants est devenue une question qui mêle des dimensions sanitaires, sociales et éthiques, et qui nécessite l’implication collective des autorités, des collectivités locales, des professionnels, des associations de protection animale, voire des citoyens, dans le cadre d’une nouvelle prise de conscience fondée sur la responsabilité partagée.

Karim Boukhris

بوقريس كريم صحفي متخصص في كرة القدم، ويملك خبرة تمتد لسبع سنوات في مجال الصحافة الرياضية المغربية. تعاون مع وسائل إعلام مثل "لو ماتان سبور"، "أطلس فوت" و"راديو ماروك سبور"، وينشر تحليلات تكتيكية وتقارير معمقة حول كرة القدم المغربية، مع تركيز خاص على المنتخبات الوطنية.

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