La canicule met le réseau électrique marocain à rude épreuve

Au cours du mois de juin 2025, le Maroc a connu une vague de chaleur exceptionnelle, qui a entraîné des niveaux records de consommation d’électricité, en raison des températures élevées et de l’utilisation accrue de l’air conditionné. Cette situation, qui reflète les effets du changement climatique, a posé des défis importants au réseau électrique national.
Températures record
Au cours du mois de juin 2025, le Royaume a enregistré l’un des mois les plus chauds depuis 1981, avec des températures dépassant les moyennes saisonnières de +1,66°C, selon les données de la Direction Générale de la Météorologie. Cette hausse a fait de juin 2025 le troisième mois le plus chaud de l’histoire récente du Maroc, mettant clairement en évidence les répercussions du changement climatique sur le climat local.
Pic de consommation d’électricité
L’Office national de l’électricité et de l’eau potable – secteur électricité (ONEE-BE) indique que le 30 juin 2025, le réseau électrique a enregistré un pic de consommation de 7.960 MW à 21h30, un record rare au cours de la dernière décennie. A titre de comparaison :
- 2024 : La demande de pointe est de 7560 MW.
- 2023 : Une légère augmentation de 88 MW par rapport à 2022.
- 2025 : Une augmentation significative de 400 MW par rapport à 2024, un bond qui a été qualifié d' »extraordinaire ».
« Malgré cette augmentation exceptionnelle, le réseau électrique national reste sous contrôle », a déclaré Amine Bennouna, expert en affaires énergétiques.
Causes de stress sur le réseau
Cette augmentation significative de la demande est attribuée à l’utilisation intensive de la climatisation dans les industries, les bureaux et les habitations, en particulier dans les grandes villes telles que Casablanca, Rabat et Marrakech. Alors que les températures continuent d’augmenter à la mi-juillet, les experts s’attendent à ce que le réseau subisse une pression supplémentaire, avec de nouveaux records susceptibles d’être établis avant la fin de l’été.
Stabilité du réseau et perspectives d’avenir
Selon l’expert Amin Bennouna, le réseau électrique dispose d’une marge allant jusqu’à 12 MW après avoir absorbé la récente augmentation de 150 MW en juin 2025. Il a souligné que :
- L’augmentation annuelle moyenne de la demande d’électricité de pointe a été d’environ 250 MW au cours de la dernière décennie.
- Même si la demande atteint 8 100 MW, le réseau est capable de gérer cette charge dans les conditions actuelles.
- La probabilité d’un nouveau pic en août est faible, car de nombreuses unités industrielles sont fermées pour les vacances d’été.
Cependant. Bennouna a insisté sur la nécessité de rester vigilant dans les jours à venir, car la fin du mois de juillet pourrait être marquée par de nouvelles hausses de température.
Mesures pour relever les défis
Pour alléger la pression sur le réseau, l’ONEE a signé en septembre 2024 une décision conjointe avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, imposant des normes minimales de performance énergétique pour les climatiseurs et rendant obligatoire l’étiquetage énergétique, en particulier dans les grandes villes. En collaboration avec l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), l’ONEE s’efforce également de promouvoir l’utilisation de matériaux de construction traditionnels, tels que les murs en pierre sèche, qui maintiennent des températures intérieures modérées entre 15 et 25 degrés Celsius, même dans les régions chaudes.
Impact du changement climatique
Ces chiffres reflètent les défis croissants auxquels est confronté le système énergétique marocain face aux vagues de chaleur fréquentes résultant du changement climatique. Les données montrent que la demande d’électricité (ENA) est constituée de la production intérieure nette totale et des importations, moins les besoins de production. Cette demande est alimentée par les clients directs et indirects, y compris les grandes industries et les entreprises régionales multiservices.