Santé

Une étude récente : Le cancer du foie est en augmentation dans le monde en raison d’une mauvaise prévention

Malgré l’existence de vaccins et de traitements efficaces, l’hépatite virale continue de faire des millions de victimes dans le monde. Une étude internationale récente suggère que le nombre de cas de cancer du foie pourrait doubler d’ici 2050, ce qui soulève de sérieuses questions quant à l’efficacité des politiques de prévention, en particulier dans les pays en développement. Le Maroc cherche à relever ce défi grâce à un plan national ambitieux visant à minimiser la propagation de l’infection et à promouvoir un traitement précoce.

Plus de 300 millions de personnes infectées sans le savoir

Dans le monde, on estime que plus de 300 millions de personnes sont actuellement infectées par l’hépatite B ou C, souvent sans le savoir. Ces virus endommagent progressivement le foie, entraînant dans de nombreux cas un cancer du foie, l’un des cancers les plus meurtriers en termes de mortalité.

Selon une étude publiée dans The Lancet à l’occasion de la Journée mondiale de l’hépatite, le nombre de cas de cancer du foie pourrait atteindre 1,52 million par an d’ici à 2050, avec 1,37 million de décès attendus.

Facteurs à éviter

L’étude, à laquelle ont participé des chercheurs de six pays, dont la France, a révélé que 60 % des cas de cancer du foie sont évitables, principalement en raison de l’utilisation d’un appareil respiratoire :

  • Virus de l’hépatite B et C
  • Consommation excessive d’alcool
  • La stéatose hépatique non alcoolique (souvent liée à l’obésité)

Bien que le pourcentage de cas liés à l’hépatite commence à diminuer, il représente encore plus de la moitié de tous les cas.

Le vaccin contre l’hépatite B est l’un des moyens de prévention les plus importants, mais son utilisation reste limitée dans un certain nombre de régions en raison du manque de ressources ou de la méconnaissance de ses avantages.

Maroc : Une réponse sanitaire résolue

Pour sa part, le Maroc a adopté une approche globale pour lutter contre les maladies virales du foie, dans le cadre du Plan stratégique national 2024-2030. Ce plan, lancé par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, vise à :

  • Réduire de 65 % le nombre de décès liés aux infections
  • Réduire de 60 % le nombre de nouvelles infections

Le Maroc fournit gratuitement une thérapie antirétrovirale (ART) pour l’hépatite C dans les hôpitaux régionaux et provinciaux, un traitement efficace qui conduit à une guérison dans la plupart des cas en quelques mois.

Une source officielle du ministère a été citée : « L’élimination de l’hépatite C d’ici à 2030 passe par l’intensification du dépistage et l’extension du traitement pour tous. »

Des taux bas… mais des poches dangereuses

Selon la dernière étude nationale, 0,5 % de la population marocaine est chroniquement infectée par le virus de l’hépatite C, soit environ 125 000 personnes. Bien que ce chiffre semble faible, l’infection est plus concentrée dans les groupes vulnérables tels que :

  • Patients dialysés
  • Consommateurs de drogues injectables
  • Groupes médicalement et socialement vulnérables

Quant à l’hépatite B, bien qu’elle soit incluse dans le programme national de vaccination depuis 1999, la dose à la naissance – nécessaire pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant – n’est pas toujours administrée régulièrement, une faiblesse soulignée par un certain nombre de médecins.

Un appel mondial à la collaboration et à la prévention

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande des actions urgentes pour atteindre l’objectif d’éliminer l’hépatite en tant que menace pour la santé d’ici 2030, notamment :

  • Intégration de la vaccination
  • Adoption du dépistage précoce
  • Faciliter l’accès au traitement
  • Réduire les comportements à risque (comme la consommation excessive d’alcool)

L’étude du Lancet souligne la nécessité d’un effort mondial concerté – entre les pays, les autorités sanitaires, les chercheurs et les entreprises pharmaceutiques – pour combler le fossé en matière d’accès aux diagnostics et aux soins de santé, et éviter une catastrophe sanitaire qui pourrait être évitée si la volonté et les ressources étaient disponibles.

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