Découverte d’une nouvelle espèce de dinosaure à bec de canard dans le centre du Maroc

Une équipe de paléontologues a annoncé la découverte d’une nouvelle espèce de dinosaure herbivore à bec de canard, Taleta taleta, dans la zone des phosphates du bassin de l’Oulad Abdoun au Maroc central, une région connue pour sa richesse en fossiles datant de la fin du Crétacé, il y a environ 66 millions d’années.
Dans une étude récente publiée dans la revue scientifique Gondwana Research, les chercheurs ont décrit la nouvelle espèce de la famille des Hadrosauridae, des dinosaures caractérisés par leurs mâchoires en forme de bec de canard. Cette découverte marque la troisième espèce de ce genre à être trouvée au Maroc, ce qui démontre l’importance de la région pour comprendre les dernières étapes de la vie des dinosaures sur Terre.
« Talita Talita » : Un nom à référence arabe
Les scientifiques ont baptisé l’espèce « Talita Talita », dérivé du mot arabe « talita » signifiant « trois », en référence au fait qu’il s’agit du troisième dinosaure de ce type à être découvert dans le Royaume. Ce nom souligne la localisation de la découverte et renforce le lien entre la recherche scientifique et l’identité culturelle et géographique de la région.
Remettre en question les anciennes hypothèses sur l’isolement des continents
À la fin du Crétacé, la Terre ressemblait à un immense archipel de terres, séparées par des mers peu profondes. On pensait que cet environnement géographique empêchait les dinosaures de se déplacer d’un continent à l’autre. La présence d’hadrosaures au Maroc, dont Talita Talita, remet en cause cette idée.
Les scientifiques supposent que ces dinosaures ont traversé la mer du sud de l’Europe à l’Afrique du Nord pendant des périodes de bas niveau marin ou à travers des chaînes d’îles. Cette hypothèse constitue une avancée importante dans la compréhension des mouvements d’organismes au cours de cette période géologique complexe.
Cette découverte témoigne de l’importance scientifique du bassin des Oulad Abdoun en tant que site exceptionnel pour la compréhension de la biodiversité avant l’extinction de masse, et renforce la position du Maroc sur la carte mondiale de la recherche paléontologique.