Le Maroc et l’UE discutent des moyens de surmonter les décisions de la Cour européenne de justice sur le Sahara

Rabat et Bruxelles sont à la recherche de solutions pratiques pour atténuer les répercussions des décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), rendues le 4 octobre 2024, d’exclure le Sahara occidental des accords commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne (UE). Ces décisions devraient entrer en vigueur le 4 octobre, à moins qu’un accord alternatif ne soit conclu dans les trois mois restants.
Rencontre à Bruxelles avec des représentants d’entreprises
La capitale belge Bruxelles a été le théâtre, le 11 juillet, des premières mesures concrètes pour faire face à cette crise, avec une rencontre entre une délégation de la Fédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et Maria Isabel Garcia Catalan, fonctionnaire européenne chargée de la fiscalité et de l’union douanière.
Lors de cette réunion, les délégations marocaines, accompagnées d’un investisseur européen actif dans le secteur agricole au Sahara, ont présenté un rapport détaillé décrivant les effets économiques potentiels des décisions de la CJUE sur les exportations marocaines vers le marché européen, en particulier les produits agricoles. La délégation marocaine a également rencontré l’eurodéputé finlandais Pekka Tauferi, membre du Parti populaire européen (PPE).
Mobilisation espagnole à Bruxelles contre les intérêts marocains
En revanche, les institutions européennes assistent à une mobilisation intense des associations agricoles et de consommateurs espagnoles, qui exigent l’application intégrale des décisions de la Cour européenne. Le 21 juillet, la Fédération espagnole des consommateurs (CECU) et la Coordination des agriculteurs et des éleveurs (COAG) ont déposé une plainte auprès du ministère espagnol des droits des consommateurs, accusant une entreprise française de « violer les règles d’étiquetage » en vendant des tomates cerises originaires du Sahara dans les magasins espagnols sans en indiquer l’origine.
Ces mesures font suite aux appels de la députée européenne Carmen Crespo à revoir l’accord commercial UE-Maroc, arguant qu’il crée un « déséquilibre inacceptable » sur le marché européen des fruits et légumes, en particulier dans le sud de l’Espagne. Elle a également appelé à un contrôle strict pour empêcher l’entrée de produits provenant du Sahara occidental dans le cadre des accords marocains.
Manque de transparence et résolution tardive
Malgré ces tensions, les institutions de l’UE se sont montrées réticentes face à ces demandes. « Il n’y a pas de transparence claire », a déclaré Andres Gongora, un représentant du COAG, dans un communiqué de presse, ajoutant : « Ils nous disent qu’ils négocient avec le Maroc pour amender l’accord, mais ils ne nous donnent pas de détails clairs » : « Ils nous disent qu’ils négocient avec le Maroc pour amender l’accord, mais ils ne nous donnent pas de détails clairs.
Dans un contexte connexe, Rabat devrait accueillir la première session du groupe d’amitié parlementaire entre le Maroc et l’UE en octobre, ce qui pourrait donner de nouvelles indications sur l’avenir des relations commerciales entre les deux parties.