Le taux de chômage au Maroc baisse à 13,1% au troisième trimestre 2025

Un nouveau rapport publié par le Haut Commissariat au Plan (HCP) montre que le marché du travail national continue de s’améliorer, malgré le ralentissement de l’activité économique. Le taux de chômage est passé à 13,1% au niveau national, contre 13,6% durant la même période en 2024, soit une baisse de 0,5 point en une année. Cette baisse est due à la création de 167 000 nouveaux emplois, dont 164 000 dans les zones urbaines et 3 000 dans les zones rurales.
Amélioration de la qualité de l’emploi et prédominance du secteur des services
Les données du Commissariat indiquent un glissement progressif vers le travail rémunéré, avec 220 000 emplois rémunérés créés et 54 000 emplois non rémunérés perdus. Le secteur des services reste le plus grand contributeur à la création d’emplois avec 94 000 nouveaux postes, suivi par le secteur de la construction et des travaux publics, qui a ajouté 90 000 postes (+7 %), et le secteur industriel avec 29 000 postes (+2 %).    
En revanche, le Le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche a perdu environ 47 000 emplois en raison des conditions climatiques difficiles et des effets persistants de la sécheresse. 
Le chômage baisse pour les hommes, mais les femmes continuent de lutter
Le nombre de chômeurs est passé de 1,68 million à 1,63 million, soit une diminution de 55 000 en un an. Cette baisse a été enregistrée dans les villes (de 17 % à 16,3 %) et dans les villages (de 7,4 % à 6,9 %).  
Les hommes ont davantage profité de cette baisse, puisque leur taux de chômage est passé de 11,6 % à 10,6 %, tandis que le chômage des femmes est resté élevé et a même légèrement augmenté pour atteindre 21,6 % (+0,8 point), confirmant la persistance de disparités structurelles entre les hommes et les femmes sur le marché du travail.    
Chez les jeunes (15-24 ans), le taux est passé de 39,5 % à 38,4 %. 
Chômage des titulaires de diplômes… Indicateurs mitigés
Malgré une légère baisse, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur reste élevé (19 %). Les baisses les plus importantes ont été enregistrées parmi les titulaires de diplômes techniques et intermédiaires (-2,3 points, de 29,9% à 27,6%).   
En revanche, le Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement secondaire et supérieur a augmenté de 0,5 et 0,4 point respectivement, soulignant la mauvaise adéquation entre la formation académique et les besoins du marché du travail. 
Taux de sous-emploi élevé et concentration de l’activité dans cinq régions
Le sous-emploi a atteint 1,2 million de personnes (+133 000), passant de 10% à 11,1%. 
Ce phénomène se répartit entre le manque d’heures de travail (622.000 personnes) et la faiblesse des revenus ou l’inadéquation de l’emploi à la formation (577.000 personnes). Les groupes les plus touchés sont les 35-44 ans (+2,2 points) et les 15-24 ans (+2 points). 
Le secteur de la construction est le plus touché avec un taux de sous-emploi de 22,2 %, suivi par l’agriculture avec 13,1 %. 
Géographiquement, l’activité économique est concentrée dans cinq régions principales qui représentent 72,5 % de la population active :
- Casablanca-Settat (22,9%).
 - Rabat-Salé-Kénitra (13,4 %).
 - Marrakech-Asfi (12,7%).
 - Fez-Meknes (12,1 %).
 - Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,4 %).
 
Les taux de chômage les plus élevés ont été enregistrés dans les régions du Sud (21,4 %), de l’Est (21,2 %) et de Fès-Meknès (15,3 %), tandis que les taux les plus bas ont été enregistrés dans les régions de Tanger-Tétouan-Hoceima (8,6 %) et de Marrakech-Asfi (8,7 %).
Un marché du travail qui s’améliore lentement et des défis persistants
Ces indicateurs reflètent une amélioration relative du marché du travail marocain, en particulier des emplois salariés urbains. Cependant, le sous-emploi, la faible participation des femmeset la baisse du taux d’activité global (de 43,6% à 43,3%)restent des défis structurels à la durabilité de cette amélioration.
Le rapport montre que la lenteur de la transformation structurelle de l’ économie nationale et la fragilité persistante de l’emploi dans le monde rural limitent la qualité et la disponibilité de l’offre d’emploi. 



