Le football marocain 2000-2025 : Entre victoires historiques et projets inachevés

Des demi-finales de la Coupe du monde au triomphe du futsal, des académies au renouveau du football féminin, les équipes marocaines ont marqué ce début de siècle par des progrès remarquables. Mais à l’heure du bilan, la fragilité des clubs et l’absence de réformes structurelles montrent que l’équilibre reste à trouver. Voici une analyse du rapport « Football marocain : Bilan d’un quart de siècle 2000-2025 » du Centre d’études Omega.
Un transfert crucial pour le football marocain
Au terme de la saison 2025, le football marocain se trouve à un carrefour critique, selon le rapport « Football marocain : Bilan d’un quart de siècle 2000-2025 », publié par le Centre Omega sous la direction de Samir Chaouki. Après vingt-cinq ans de compétitions, d’échecs et de triomphes, il est aujourd’hui possible de présenter un bilan qui oscille entre performances sportives remarquables et déséquilibres structurels persistants. Alors que les équipes nationales ont connu des progrès remarquables à bien des égards, les clubs marocains continuent de souffrir d’une crise managériale prolongée.
Achraf Hakimi : « Le meilleur joueur de l’histoire du Maroc
Achraf Hakimi, star du Paris Saint-Germain, est devenu le joueur marocain le plus reconnaissable de l’histoire grâce à ses grands succès au niveau national et international. Après avoir marqué un but lors de la finale de la Ligue des champions contre l’Inter Milan, Hakimi fait partie des meilleurs joueurs du monde et est considéré comme un candidat sérieux au Ballon d’Or. En conservant le titre de meilleur joueur du Maroc, Hakimi confirme son statut de l’un des plus grands footballeurs de l’histoire du pays.
Un quart de siècle de transformations des équipes nationales
En ce qui concerne l’équipe nationale, les Lions de l’Atlas ont offert au Maroc des moments de fierté et des moments de frustration. L’équipe a obtenu des résultats exceptionnels au niveau mondial, notamment en atteignant les demi-finales de la Coupe du monde 2022 et en terminant à la quatrième place. Ce résultat est le fruit d’une stratégie de recrutement de joueurs issus des communautés marocaines à l’étranger, ainsi que de la continuité technique représentée par l’arrivée de Walid Rikraki. Cependant, les espoirs de tous ont été anéantis lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 après l’élimination de l’équipe en 16ème de finale.
Au niveau des groupes d’âge, il y a eu des signes clairs de la montée en puissance des équipes juniors, avec l’équipe U-17 qui a remporté la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et l’équipe U-23 qui a gagné une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024, soulignant l’impact de l’Académie Mohammed VI et la dépendance à l’égard des joueurs de la diaspora. Dans le domaine du futsal, l’équipe nationale marocaine a continué à briller sur le plan continental et mondial sous la direction de l’entraîneur Hicham Dghiegh, remportant trois championnats d’Afrique des nations et atteignant les quarts de finale de la Coupe du monde.
Football féminin : Des progrès limités malgré les efforts
Malgré les progrès remarquables du football féminin marocain, qui a participé à la Coupe du monde 2023 et atteint la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2022, le soutien du public et des médias reste faible. Le sport devrait continuer à se développer grâce au soutien croissant de la Fédération marocaine de football, qui en fait une priorité.
Les clubs marocains : De belles réussites mais une mauvaise gestion
Au niveau continental, les clubs marocains ont remporté 16 titres majeurs en Afrique, dont la Ligue des champions d’Afrique et la Coupe de l’Union africaine. Des équipes comme le Raja, le Wydad, Nahda Berkane et l’Armée royale ont brillé mais n’ont pas réussi à s’imposer durablement. L’échec historique le plus retentissant est peut-être celui de la finale de la Coupe du monde des clubs de la FIFA 2013, où le Raja a atteint la finale pour s’incliner face au Bayern de Munich.
Sur le plan national, le Raja, le Wydad, l’Armée royale et le Nahda Berkane ont continué à dominer les tournois nationaux tels que le championnat et la Coupe du Trône. Cependant, en dehors du terrain, la gestion des clubs marocains reste une faiblesse majeure. Depuis 2011-2012, la professionnalisation des clubs a été entravée par un contrôle financier insuffisant, ce qui a entraîné une augmentation spectaculaire des salaires et une détérioration de la bonne gouvernance.
Le football marocain a-t-il un nouvel horizon ?
Bien que ce quart de siècle ait été marqué par de nombreux triomphes sur la scène internationale, les clubs marocains restent confrontés à de nombreux problèmes structurels. Afin de traduire ces succès individuels et collectifs en excellence durable, le football marocain doit s’attaquer à ses déséquilibres internes. L’avenir du football dépend de la capacité du Maroc à mettre en place une administration forte, à la hauteur de ses aspirations sportives.